jeudi 18 novembre 2010

limiter l'impact négatif du plongeur par une bonne information

La formation du plongeur (débutant en particulier) passe également par sa sensibilisation à l’environnement. C’est l’un des points clés si demain nous souhaitons continuer à évoluer dans ce monde magique qu’est le milieu sous marin.
Pour cela, il est urgent de mettre en place une véritable information sur la protection de l’environ-nement. Certes, au travers de la compétence n°6 "connaissances théoriques élémentaires", il est possible de sensibiliser le néophyte à l’environnement. Cependant, cela dépend beaucoup de la volonté ou non du moniteur de parler de la protection du milieu et de quelques éco gestes élémentaires. Le fait d’imposer une nouvelle compétence n°7, "connaissances environnementales élémentaires", ne laissera plus le choix au formateur. Cette compétence figure dans l’annexe n°5 et reprend quelques uns des éco gestes de base, que tout plongeur "responsable" est censé connaître. Bien entendu, ces derniers ne sont pas exhaustifs…
A titre d’exemple, elle indique que l’utilisation de liquide pour faciliter l’enfilage de la combinaison est toxique pour le milieu marin. En effet, bien que certains produits bio destinés aux usages corporels ou ménagers existent (conformément à la législation européenne qui prévoit que les produits détergents ménagers doivent être biodégradables à 80% en 28 jours), les produits utilisés par les plongeurs aujourd’hui ne le sont pas vraiment.
Par ailleurs, dans l’annexe n°5, j’ai "revisité" également toutes les autres compétences du niveau 1. Les modifications ont été soulignées ; elles concernent essentiellement les compétences n°1a et n°1b, n°2, n°4 (avec l’introduction de 11 signes environnementaux) et n°5. Les signes environnementaux sont situés à la fin de l’annexe n°5.

pour information, cette note faisant une référence plus directe au document de Pierre Lefaure, le mémoire est à disposition sur le web par le lien ci-dessous :

limiter l'impact négatif du plongeur lors de sa formation

Posons la question de la formation du plongeur.
Combien de fois ai-je entendu des encadrants dire à leurs élèves : "Pour le lestage, tu prends ton poids divisé par 10" !!! Au final, on se retrouve avec des plongeurs "hyper" lestés, régulièrement obligés de se gonfler et/ou se dégonfler et qui généralement vident leur bloc à une vitesse "grand V". Du point de vue de l’environnement, c’est également catastrophique : assez fréquemment, le gilet qu’ils portent n’a pas une capacité suffisante pour leur permettre d’évoluer entre deux eaux ; leurs palmes raguent le fond, un peu à la manière de l’ancre d’un bateau. Tant que l’évolution se fait sur du sable, cela n’occasionne pas trop de dégâts, mais gare aux champs de gorgones !!
On voit ici l’interaction immédiate entre la pédagogie de l’enseignant et le comportement du plongeur : l’enseignement de l’un va directement déteindre sur le comportement de l’autre.
A ce niveau, il est donc nécessaire de prendre son temps pour régler convenablement le lestage du débutant. Bien entendu, cela passe par l’équipement du plongeur, l’épaisseur et l’état de sa combinaison en particulier. Néanmoins, un travail important sur le poumon ballast doit être envisagé, car c’est l’une des clés qui permettra au plongeur débutant de tenir en fin de plongée un palier sans "surlestage". Il est donc impératif de passer du temps sur l’apprentissage d‘une ventilation adaptée aux situations.
Parallèlement au lestage, un gros travail doit être effectué sur l’apprentissage du gilet. L’à peu près ne suffit plus si l’on souhaite un jour voir disparaître ces coups de palmes "ravageurs" des fonds marins et des tombants.
La formation du plongeur doit donc davantage intégrer ce paramètre qu’est l’équilibre : une alchimie entre le lestage (positionné si possible devant et non derrière comme c’est encore la tendance..), le gilet (nos "faux poumons" pour le réglage grossier) et bien entendu, le poumon ballast (réglage fin par excellence). Il va falloir pour cela mettre en place davantage d’éducatifs (jeux consistant à se passer des lests sous l’eau, à passer dans des cerceaux, à utiliser un appareil photo numérique –APN-, etc.) et ne pas hésiter à prolonger la formation aussi longtemps que nécessaire.
Par ailleurs, un autre point sur lequel il faudrait réfléchir est la taille des palmes. Parfois, des débutants commencent leur formation avec des palmes de chasse, pas forcément appropriées pour la pratique de la plongée en scaphandre. Dans tous les cas, ce débutant devrait réaliser son apprentissage sur des fonds nus, de façon à s’habituer d’une part à la vision sous marine et d’autre part à la longueur de ses palmes. Enfin, toujours à propos de l’équipement du plongeur, il me paraît important d’insister sur le système gonflable de stabilisation (SGS). La plupart possèdent aujourd’hui des poches, des anneaux, des crochets sur lesquels le plongeur à tout le loisir de fixer ses flexibles, sa lampe, etc. Il est donc anormal de voir encore le flexible du manomètre, éventuellement de l’octopus, quand ça n’est pas le phare ou la lampe de plongée, trainés au fond. D’une part cela va endommager le matériel, déjà soumis à rude épreuve, mais surtout, cela risque probablement de nuire à la flore et à la faune fixée.